Le Conseil supérieur de la magistrature, qui a siégé lundi 27 mars dernier, a accompli sa mission, celle de faire le nettoyage des juridictions où des magistrats se sont mal comportés. Il n’est jamais trop tard pour agir et sauver l’essentiel. La session du Conseil supérieur de la magistrature s’est tenue alors que le débat sur l’affaire Figa bat son plein et l’opinion attend toujours les premiers signaux des réactions au niveau institutionnel. Malheureusement, le pays donne l’impression d’être désarmé devant cette affaire qui n’a pourtant rien d’exceptionnel.
En 2021, le Président de la République rappelait ce qui suit: «Pour combattre les antivaleurs, le Congo dispose: du Conseil supérieur de la magistrature; du Ministère du contrôle d’Etat, de la qualité du service public et de la lutte contre les antivaleurs dans l’administration publique; de la Haute cour de justice; de la Haute autorité de lutte contre la corruption; de la Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques; de la Cour des comptes et de discipline budgétaire; de l’Inspection générale d’Etat».
Cette énumération montre, sans équivoque, que la République du Congo a bel et bien mis en place un arsenal adéquat de veille et d’impulsion de la bonne gouvernance. L’amélioration du climat des affaires et la consolidation du socle juridique et judiciaire du secteur productif, créateur de richesses, devraient s’accélérer et conférer une attractivité plus forte à notre pays auprès des partenaires. Il s’agit de réhabiliter le spectre et le réflexe de la sanction, d’appliquer la loi dans toute sa rigidité et de promouvoir le triptyque Rigueur-Intégrité-Efficacité, pour ne pas capituler devant l’emprise rampante de l’impunité.
A ce titre, dans mon message sur l’état de la Nation en 2017, j’avais appelé la haute attention du Sénat et de l’Assemblée nationale, pour un recours plus actif à l’enquête parlementaire, une de vos prérogatives établies par la Constitution. Dans cette même logique, la Cour suprême procède, depuis le mois d’octobre dernier, à la réception des déclarations de patrimoine des citoyens élus ou nommés à des hautes fonctions, tel que l’exige la Constitution. Cette opération devra toucher tous les paliers de la vie politique et de la pyramide administrative.
A ce niveau, «je ne peux m’empêcher de relever certaines pratiques contraires à l’éthique et susceptibles d’entamer la crédibilité de nos cours et tribunaux. Nul ne peut tolérer ces atteintes nocives qui affectent notre système judiciaire et asphyxient la noblesse du droit et l’impartialité de la justice dans notre pays. Le gain facile et déshonorant du trafic d’influence, de la corruption, de la concussion et de bien d’autres dérives dégradantes défie le professionnalisme de ceux qui sont chargés, au nom du peuple congolais, de dire le droit».
Lors de la session du Conseil supérieur de la magistrature, le premier magistrat du pays est même allé plus loin. Il pense que le ver est dans le fruit. Mais qui a donc laisser le ver s’installer dans le fruit? Comme Emile Zola, dans «Le docteur Pascal», on se prendrait à constater que «le ver était dans le tronc, il est à présent dans le fruit et le dévore». Car, aujourd’hui, s’il y a une attitude à déplorer, c’est celle des autorités qui ont laissé le ver s’installer dans le fruit. On ne devrait pas et on ne doit pas laisser le ver s’installer dans le fruit avant d’agir. Le Congo a tout ce qu’il faut pour lutter contre les anti-valeur et le rappel est cinglant.

L’HORIZON AFRICAIN

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