Tel un thermomètre, le message sur l’état de la Nation donne la température du corps national. Il retient l’attention de la Nation par sa tonalité bilantielle (ce qui a été fait), diagnostique (ce qui ne va pas) et thérapeutique (ce qu’il faut faire pour que ça marche). Le Chef de l’Etat a accompli ce devoir suprême, avec le brio de son prononcé verbal et la dimension solennelle de son contexte.
Désormais, les différents acteurs de la conduite de la vie de l’Etat sont fixés sur le travail à accomplir pour une thérapie qui puisse baisser la fièvre du corps national, en s’attaquant à ses causes. Dans notre monde de céans, pour emprunter le langage qui est le sien, Prométhée a percé l’abcès, parlant de la jeunesse, qui est le grand thermomètre de l’avenir d’une Nation (Voir Propos d’étape).
Malheureusement, au sortir de la messe cathartique, qu’est-ce qui va changer? Que peut-on espérer pour l’avenir? Se demandent les Congolais. L’expérience du passé est là pour ne pas se faire d’illusions. Le rendez-vous présidentiel devant le parlement réuni en congrès, donc devant le peuple souverain, se réduit à une formalité protocolaire qui, cette année, a accouché des débats sur les réseaux sociaux autour de ceux qui s’assoupissent, du caméraman qui n’aurait pas dû filmer, ou des réseaux sociaux que certains ne veulent pas voir comme une menace à la stabilité des institutions nationales (Voir commentaire en page 8). Les vrais débats jetant un éclairage pédagogique sur le message, pour montrer ce que chaque ministre en tire et ce qu’il compte faire, se font rares. Bref, après un tel message, la vie reprend son cours rébarbatif par manque d’épanouissement. Même le sport nous a tourné le dos et ne nous fait plus éclater de joie comme dans les années 70 et 80. Ainsi va la gestion démocratique des affaires publiques!
L’HORIZON AFRICAIN