Ayant constaté que l’homme faisait souvent beaucoup de mal à ses semblables, les Romains avaient affirmé: «Homo homini lupus est», c’est-à-dire que l’homme est un loup pour l’homme. Ce qui veut dire que «l’homme est le pire ennemi de son semblable». Et comme il n’y a toujours rien de nouveau sous le soleil, les événements de ces derniers jours (la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la guerre au Soudan, la guerre entre Israël et le Hamas ainsi que tous les autres foyers de guerre dans le monde) donnent raison aux Romains. Les peuples s’entretuent.
Personne n’a semblé, jusque-là, tiré des leçons des affres et des conséquences de la Seconde guerre mondiale, au lendemain de laquelle un appel aux Nations du monde fut lancé d’Auschwitz, par les chefs ou représentants de 24 Etats et 10 Prix Nobels de la paix. Il y était dit entre autres: «Nous avons aussi le devoir envers les vivants d’œuvrer pour la paix, la tolérance et les droits de l’homme. Nous croyons et nous espérons que ces principes seront acceptés et ancrés dans la conscience de la communauté mondiale tout entière, qu’ils toucheront les cœurs et les esprits. Qu’à la fin du XXème siècle, des instruments seront créés pour garantir la solution pacifique de tous les conflits… Il est dit: «Qui sauve une vie, sauve le monde entier. Qui ôte une vie, détruit l’ordre de ce monde. Pour cela, nous souhaitons porter au monde entier, à tous les peuples et tous les hommes, le message suivant: plus jamais de fanatisme, ni de violence; plus jamais de guerres ni de tueries».
Nous sommes au début du 21ème siècle et rien n’a changé. Nous sommes dans un monde où, malheureusement, tout se calcule en fonction de l’intérêt. Les mots ont un sens, des mots inacceptables, des mots fracassants, faits pour faire mal et qui procèdent d’une déconstruction des pays, des peuples et ipso facto de la démocratie. Les guerres continuent. Les agresseurs et les agressés prétendent toujours avoir raison. Et la communauté internationale ferme les yeux, tout en soutenant les uns et les autres pour des raisons économiques, idéologiques et politiques. Elle oublie ce qu’affirmait le Pape François: «La guerre est un échec de l’humanité, une défaite face aux forces du mal. L’heure que nous vivons nous laisse consternés, car les forces du mal sont à l’œuvre. Les souffrances infligées à tant de personnes faibles et sans défense; les nombreux massacres des civils et de jeunes victimes innocentes; la fuite désespérée des femmes et des enfants. Tout cela choque nos consciences et nous oblige à ne pas nous taire, à ne pas rester indifférents à la violence de Caïn et au cri d’Abel, mais à élever la voix avec force, pour demander au nom de Dieu, la fin des actions abominables. La guerre est un échec de la politique et de l’humanité, une reddition honteuse, une défaite face aux forces du mal».
Ce que corrobore de son côté, Benoît XVI qui dit: «La violence est une vie qui mène seulement à la douleur, à la destruction et à la mort. Au contraire, le respect et l’amour sont la voie pour aboutir à la paix». Enfin, Paul Valéry affirme que «la guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit des gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas».
Nous sommes tous concernés. Il nous faut donner de la voix pour dénoncer ce que le mauvais génie de l’homme ne cesse d’escamoter partout. Il nous faut dénoncer la violence et la guerre partout où elles couvent et sont légion. Car, celui qui sait la vérité et ne hurle pas la vérité, se fait complice des escrocs et des faussaires, dixit Charles Péguy.
En conclusion, j’affirme avec le Président Alphonse Massamba-Débat qu’«il y a des malheurs qui peuvent s’abattre sur nous sans le vouloir, comme les épidémies et d’autres cataclysmes naturels, mais peut-on dire autant des guerres et autres guerres civiles par exemple?». L’homme est et reste toujours un loup pour l’homme. C’est dommage!
Dieudonné
ANTOINE-GANGA