Le gouvernement était à son septième séminaire. C’était très studieux, au regard du communiqué final qui rend compte des travaux. Le laboratoire d’idées a bien fonctionné, comme dans une académie de recherche. Au sortir de là, les membres du gouvernement sont profondément édifiés sur ce qu’il y a lieu de faire. Sur ce plan, ce ne serait qu’ingratitude de ne pas y voir la volonté déterminée de nos gouvernants, sous la conduite de leur chef, d’œuvrer à un avenir radieux pour la jeunesse congolaise.
Mais, autant il est vrai qu’il faut des plans, des programmes, des projets, des cadres d’investissement et même une vision, pour travailler, autant le gouvernement est l’institution par excellence de l’action. C’est l’exécutif, qui vient du verbe exécuter. Exécuter ce qu’on a décidé. Et non réfléchir. On attend donc le gouvernement à l’action. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon, pas sur ses plans, ses programmes et projets. On ne peut juger de la compétence d’un gouvernement que par ses réalisations. Or, le communiqué final du gouvernement présente lui-même des réserves sur le financement des actions à entreprendre. Ce qui laisse une bonne part d’incertitude. Il y a tellement des plans, programmes et projets à mettre en œuvre que l’argent disponible ne suffit pas. Il faut se mettre à le rechercher à travers des niches dont il faut découvrir les filons. Donc, on n’est pas sûr de parvenir à réaliser tous les projets retenus.
Ensuite, on a le sentiment que le gouvernement se retrouve dans la situation de qui «trop embrasse mal étreint». «Ainsi, sur 343 projets du P.n.d, 47 projets, comprenant 14 projets hors-P.n.d, ont été identifiés pour être réalisés d’ici 2026, avec les ressources disponibles». Il a décidé de «créer 10.000 emplois publics, civils et militaires et 90.000 emplois dans le secteur privé». Il lui faut «abonder le Fonds national d’entretien routier et de l’assainissement urbain; dupliquer le modèle Durquap sur financement interne et sur la base de l’expérience acquise; construire 50 kilomètres de routes pavées à Brazzaville et à Pointe-Noire ainsi que 10 kilomètres dans chacune des villes suivantes: Owando, Dolisie, Nkayi, Mouyondzi et Ouesso».
Ce à quoi Jean-Baptiste Ondaye, l’argentier national, rétorque «l’amélioration des seules recettes fiscalo-douanières n’étant pas suffisantes pour dégager des marges budgétaires pouvant financer les dépenses d’investissement souhaitées, «la réflexion a porté sur d’autres niches, à l’instar du foncier, qui pourront être fiscalisées pour accroitre les revenus de l’Etat». Il y a lieu de s’interroger si la fiscalité foncière ne se heurte pas à une certaine résistance populaire pour se mettre à compter subitement sur cette niche, dans un programme qualifié d’urgent. A moins de développer une stratégie exceptionnelle, la réussite d’une telle fiscalité dans le contexte congolais n’est pas garantie au bout d’une année. Et même si la ministre Ebouka-Babackas ne cède pas au pessimisme, mais son aveu que le développement coûte cher n’est pas ce qu’on attend de l’exécutif. Pour aucun gouvernement au monde le développement est moins cher. C’est le sérieux, le sens du sacrifice, le respect du bien public, etc, qu’on met dans la gouvernance qui font la différence.
Raison pour laquelle, dans l’opinion, l’on pense qu’il ne faut pas que le gouvernement s’épuise à vouloir faire l’impossible en une année, quitte à constater à la fin qu’il n’a pas pu faire grand-chose. Les populations demandent des services simples: l’eau courante et l’électricité en permanence et à des coûts populaires; l’entretien des voiries urbaines, des routes nationales et des routes en terre; la réhabilitation de l’éclairage public dans les villes; l’achèvement des processus de recrutement déjà engagés dans la Fonction publique et dans la Force publique; l’amélioration de la condition de l’enseignant et de l’agent de santé; la sécurité publique par la disparition du phénomène bébés noirs et autres kulunas; le transport en commun à prix populaire avec la multiplication des bus mal aise; la maîtrise de l’inflation des prix des denrées alimentaires; la régularité des salaires, des pensions et des bourses; la liquidation progressive et significative de la dette intérieure sociale et commerciale; le financement du sport et de la culture; la reprise et l’extension dans toutes les communes du Durquap avec la Banque mondiale, etc.
Si ces actions sont réalisées, les Congolais créeront des emplois pour eux-mêmes, pour leur jeunesse et ça ira vite. Les populations congolaises se réjouissent déjà de l’impact des interventions du Président de la République qui, par sa parole, a permis d’améliorer le comportement des policiers de la sécurité routière et des magistrats. C’est dire qu’il y a des situations qui ne demandent que la parole de l’autorité, en tapant du poing sur la table, pour que ça s’améliore. Or, pour ce qui est de l’électricité, on semble s’installer dans une sorte de fatalité silencieuse. Il faut taper du poing sur la table, pour que ça change. Sans au préalable garantir un bon service permanent d’électricité et d’eau courante, comment le reste peut-il être possible?

L’HORIZON AFRICAIN

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