Les modus vivendi et operandi des citadins congolais sont entachés au quotidien par les soucis d’accès à l’eau courante et à l’électricité. Vivre en ville est synonyme d’accès à des services de base, notamment: l’approvisionnement en eau courante et l’assainissement; l’évacuation des déchets ménagers; le transport en commun; l’énergie électrique permanente; l’accès aux télécommunications; les services administratifs; les soins de santé; l’école; la sécurité; l’aide d’urgence; les divertissements. Voilà, en gros, les services de base auxquels tout citadin, en plein 21ème siècle, est en droit d’accéder de manière ordinaire et permanente.
Au Congo, tous ces domaines restent problématiques et certains même chaotiques. On est parfois surpris quand un de ces domaines marche ordinairement. Attendez, parlons-en un à un:
– l’électricité? Coupures intempestives de toutes sortes;
– l’assainissement? Regardez les poubelles Averda, surtout à proximité des marchés. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on est dans le scandale, en matière de santé publique. Même organiser le ramassage des ordures demeure problématique chez nous. Après une pluie, l’état de nos quartiers, de la voirie urbaine questionnent sur l’assainissement;
– le transport en commun? Les citadins en souffrent énormément. Les chauffeurs de minibus ont même menacé d’aller en grève ces derniers temps;
– les services administratifs? On a vu comment les étudiants se lamentaient à propos des passeports; on parle tout le temps de lutte contre la corruption, le mal est très profond comme vient de le révéler le premier président de la Cour suprême qui, dans une lettre circulaire aux greffiers, déplorent que ceux-ci demandent des sommes d’argent exorbitantes aux justiciables qui viennent demander les jugements rendus par les tribunaux et on peut multiplier les exemples de corruption, d’abus de pouvoir, de trafic d’influence, de faux et usage de faux, etc, dans tous les secteurs de l’administration publique;
– les aides d’urgence? Mais, vous les aurez où? Dans les mairies, ça n’existe pas;
– les divertissements? Comptons le nombre de jardins publics dans nos villes; aller au stade, au cinéma, à un spectacle n’est plus un choix de divertissement pour beaucoup de citadins. Les bars et autres ngandas sont les seuls domaines où les Congolais excellent. Le jardin public créé par une entreprise chinoise en face de la Case De Gaulle, à Bacongo, est l’exception de lieu de divertissement pour enfants dans toutes la ville capitale;
– les télécommunications? Le ministre qui en a la charge a sommé, dans un courrier récent à l’agence de régulation, que les prix soient baissés, mais l’agence fait la sourde oreille et les usagers continuent de se plaindre des prix d’Internet devenus excessifs;
– l’eau courante? Sa fourniture est plus que jamais rationnée dans les quartiers. Ce qui pousse les ménages à parcourir monts et vallées avec des bidons jaunes, pour trouver de l’eau potable et cela dure depuis les années 90.
Toutes ces questions, les gouvernants les abordent très rarement en conseil des ministres dont les comptes-rendus sont centrés sur les projets de décrets, projets de lois qui sont éloignés du quotidien des populations, même si c’est pour le futur.
Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu ont fait le constat que nos gouvernants et leurs hauts-fonctionnaires se sont arrangés pour être à l’abri de ces tracasseries quotidiennes. Leurs résidences sont équipées de gros groupes électrogènes, deux voire trois avec allumage automatique. Ils ont des forages qui les alimentent en eau ménagère et, évidemment, pour l’eau à boire, c’est le super-marché Casino avec les marques d’eau minérale importées d’Europe. Ils ont des vacances ou des jours de repos en Europe, aux Etats-Unis ou au Canada et il n’y a qu’à lire les manifestes d’Air France chaque mois pour voir qu’ils prennent les vols comme les citadins prennent les minibus. Bien sûr, il y a des missions d’Etat, on sait!
Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu n’en sont pas jaloux, les Congolais étant cools. Ils rappellent simplement à leurs excellences leurs dirigeants, que Marx a étudié tout ça et a laissé entendre qu’on ne pense pas de la même manière dans une taverne que dans un château. Nos amis pensent que leurs dirigeants se sont coupés de la réalité quotidienne de leurs populations et, comme le disait le Président Sassou-Nguesso à l’époque où il était authentiquement l’homme des masses, que certains dirigeants font boire l’eau de mer au peuple en lui faisant croire que c’est de la limonade. En attendant, le peuple continue de vivre d’espoir. Certes, l’espoir fait vivre. Mais, qui vit d’espoir meurt de faim. Comprenne qui pourra. Au revoir et à bientôt!

Diag-Lemba.

Oh bonjour
Ravi de vous retrouver.

Inscrivez-vous pour recevoir du contenu génial dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici