Après la tragédie du 4 mars 2012 dont certains compatriotes gardent encore des séquelles douloureuses, une nouvelle tragédie a frappé la population congolaise, la bousculade meurtrière du Stade Michel-d’Ornano, à Brazzaville. Il faudrait s’interroger si, en tant que Congolais, nous sommes conscients que les deux tragédies sont dues à l’action de l’homme, dans un contexte de gouvernance publique relative à l’administration de la Force publique. Mais, il ne faut pas oublier l’accident ferroviaire de Mvoungouti, dans la nuit du 5 au 6 septembre 1991, avec ses 133 morts dont 104 corps retrouvés et 29 personnes portées disparues, et ses plus de 300 blessés; la tragédie de l’église Saint-Pierre, le 14 août 1994, une bousculade sanglante qui avait fait 145 morts, toujours en raison de l’action de l’homme.
Généralement, les tragédies viennent des catastrophes naturelles. Chez nous, l’action de l’homme est souvent mise en cause. C’est par la faute humaine que tant de vies sont fauchées, souvent à fleur d’âge. Le drame du 4 mars 2012 est de loin la catastrophe la plus meurtrière, en termes de dégâts humains et matériels, que le pays ait connue depuis son indépendance, en dehors bien évidemment des guerres fratricides qui ont tristement émaillé notre expérience démocratique. L’action de l’homme est mise en cause. Voilà ce qui doit nous inviter à l’humilité dans l’exercice de toute autorité.
Des jeunes qui quittent leurs maisons dans l’espoir d’aller chercher le travail par lequel ils vont gagner leur vie et qui trouvent la mort dans un stade en pleine nuit. C’est un sort cruel qui interpelle sur la responsabilité morale des pouvoirs publics. Comment a-t-on pu rassembler des jeunes en pleine nuit dans un stade pour une opération administrative? Quel est ce recrutement qui soumet les prétendants, nos propres enfants, à une pression dangereuse pour leur vie? Ne pouvait-on pas s’organiser autrement, à l’ère des technologies de l’information et de la communication?
Face à un tel malheur qui afflige la société congolaise, comment ne pas convoquer nos structures politiques, économiques et sociales devant la question impériale de l’avenir de la jeunesse congolaise? Suffira-t-il de faire le deuil, d’indemniser les familles et de tourner la page? Le pays ne donne plus aux jeunes de rêver sur leur avenir: le sport; la culture; le travail; l’entreprise… Pour eux, tout n’est plus qu’illusion! Même leurs petits kiosques dans la rue sont renversés. Le discours politique n’est plus que leurre. Il est dit que la jeunesse, c’est l’avenir de la société, mais voilà comment nous sacrifions notre jeunesse, voilà comment nous la condamnons au désespoir!

L’HORIZON AFRICAIN

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