Lors de la séance des questions orales au gouvernement, le vendredi 10 novembre 2023, le président de l’assemblée nationale, Isidore Mvouba, a exhorté le gouvernement à intensifier sa communication sur les sujets sensibles qui touchent à l’intérêt national. Cette exhortation faisait suite à la réponse du Premier ministre à la question posée par le député chef de l’opposition, Pascal Tsaty-Mabiala, sur les accords signés par le gouvernement avec le Rwanda. A l’ère des réseaux sociaux dont les utilisateurs n’obéissent à aucune règle liée à la communication et marchent même sur les vertus morales comme l’honnêteté, la communication est devenue, encore plus fortement, une dimension incontournable dans la gestion des affaires publiques.
Hier, on a pensé qu’on pouvait marginaliser les réseaux sociaux, en les disqualifiant pour leur manque de crédibilité. Aujourd’hui, il apparaît finalement qu’ils entretiennent un lien très ambigu et même provocateur avec la politique qui ne peut plus les ignorer. Ils opposent à la verticalité de l’autorité politique, une horizontalité fougueuse, dans leur caractère volatil et transfrontalier. A eux seuls, ils créent dorénavant des événements politiques, à l’exemple de l’affaire des terres qu’on aurait «cédées» aux Rwandais.
Face à un tel phénomène socio-politique, les gouvernants sont appelés non seulement à bien informer les citoyens, mais encore à expliquer ce qui se fait, pour ne pas laisser l’opinion être emportée par les contre-vérités véhiculées dans les réseaux sociaux. C’est un véritable changement de paradigme dans la conduite des affaires publiques, car les réseaux sociaux sont en train de s’imposer comme des espaces publics, malheureusement anarchiques de la contestation politique et du discrédit de l’action publique, si en face, le discours politique ne se montre pas crédible et efficace.
L’HORIZON AFRICAIN
